Communiqué du 31 décembre 2016 : réponse à M. Mallet

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Nous avons lu avec attention la dernière interview accordée par Michel Mallet au Paris Normandie le 23 décembre. Une fois encore, nous sommes au regret de constater que certaines de ses assertions sont contredites par des faits qui, eux, sont avérés.

D’après lui, il est « proprement scandaleux » que les membres du conseil d’administration de l’association FCR favorables à la fusion avec l’USQRM – parmi lesquels il cite MM. Blot et Thorel – aient eu « cette sortie là ».

A l’écouter, nous pourrions croire que les personnes en question ont été expulsées manu militari ! Or il n’en est rien : elles n’ont été nullement menacées, pas davantage par les licenciés présents lors de l’assemblée générale du FCR que par les supporters qui s’étaient rassemblés pour l’occasion.

Qu’est-ce qui les empêchait d’attendre le verdict des urnes ? Rien ! Car si la ligne qu’ils défendaient avaient été majoritaire au sein du club, ce sont les autres administrateurs qui auraient été battus, et ils auraient pu en prendre le contrôle. Le véritable scandale en la matière, c’est de dénier aux licenciés le droit de choisir le conseil d’administration de leur association !

Pour ce qui est de sa volonté de fusionner, voici comment Michel Mallet la justifie désormais : « Compte tenu de la manière dont les choses se passaient, notamment avec les supporters qu’on aimerait bien avoir avec nous, on s’est dit qu’il fallait peut-être faire évoluer les choses. »

En toute sincérité, si M.Mallet pense que les supporters du FCR se mettraient à soutenir le « QRM » une fois leur club de cœur avalé par l’hydre quevillaise, la désillusion risque d’être terrible…

Toujours au sujet de la fusion, Michel Mallet ajoute ceci : « Il faut laisser l’histoire se construire et faire la démonstration que tous les engagements que l’on a pris sont respectés. […] Cette fusion, elle a du sens par rapport au projet sportif. Regardez chez les jeunes : […] chez les U19 Nationaux, Bois-Guillaume est dernier, le FCR avant-dernier et QRM avant avant-dernier. Si on pense qu’on peut réussir tout seul dans son coin, c’est une mauvaise idée. »

Cette année, il y a 4 équipes de l’agglomération rouennaise sur les 12 clubs engagés en U19 DH : doit-on leur interdire de jouer la montée ? Doit-on interdire aux Municipaux du Havre, à Gonfreville ou à Frileuse de tenter de rejoindre l’échelon supérieur sous prétexte qu’il y a déjà le HAC et qu’ils auraient dû mal à s’y maintenir ? L’an dernier, Gonfreville évoluait d’ailleurs à ce niveau : pourtant, ça n’a pas empêché le HAC d’être dans le haut de tableau comme les années précédentes…

En réalité, c’est un faux problème. Quand un club est dominant dans une agglomération, il récupère naturellement tous les meilleurs jeunes de chaque catégorie. Est-ce que le HAC est devenu le club dominant de la région havraise  en faisant disparaitre ses concurrents ? Certainement pas.

L’USQRM veut devenir le club phare de l’agglomération rouennaise : et bien qu’elle fasse la démonstration sur la durée qu’elle en est capable ; et si tel est le cas, petit à petit elle drainera vers elle tous les meilleurs jeunes de la région sans exception !

Le plus formidable dans l’histoire, c’est que le 22 mai 2015, Michel Mallet a dit exactement le contraire dans une autre interview accordée à Paris Normandie.

A la question « Vous ne fusionnerez pas les deux clubs, comme vous l’avez garanti devant la Fédération des Culs Rouges ? », il avait répondu « Non. Je me rends compte qu’il est hyper important de préserver les valeurs historiques des deux clubs, et laisser 400 gamins dans la nature. Il n’en est donc pas question. Quand on parle de Ligue 2 à moyen terme, il vaut mieux travailler avec deux associations fortes en se nourrissant de leur vivier de jeunes. Les Culs Rouges sont sûrement dans l’attente de voir si les promesses seront tenues. »

Effectivement,  la Fédération des Culs Rouges a vu : les faits parlent d’eux-mêmes… Mais peut-être ne s’agissait-il que de promesses faites pour l’année 2015 ?

Michel Mallet précise par ailleurs qu’il n’est « pas venu pour faire du Quevilly », mais il annonce néanmoins que « quelles que soient les décisions futures, il y aura toujours le nom de Quevilly-Rouen Métropole », et ce en dépit de toute logique « marketing » : si le nom de Quevilly était si porteur que ça, personne ne se serait posé la question de l’utilité de lui adjoindre celui de Rouen. Dans cette optique, vouloir à toute force faire apparaitre le nom de Quevilly en premier est totalement incohérent : c’est à peu près aussi pertinent que si les Alsaciens s’étaient décidés à fonder un « Schiltigheim-Strasbourg Métropole » après que le Racing a été relégué en CFA 2 il y a quelques saisons… Eux n’ont pas fait cette erreur : malgré les nombreuses errances du Racing lors des dernières décennies, toute la région s’est retroussée les manches pour redorer le blason de ce club afin de lui permettre de retrouver un rang plus conforme à son histoire ; et grâce à cela, il est aujourd’hui de retour en Ligue 2, avec le soutien de l’Alsace entière.

Quant aux justifications avancées par M. Mallet concernant le manque d’adhésion populaire envers son projet, elles prêteraient presque à sourire si elles ne travestissaient aussi grossièrement la réalité…

D’après ses dires, l’an dernier, les affluences du « QRM » étaient soi-disant comparables à celles du FCR en CFA (ce qui au passage était parfaitement inexact comme cela a été démontré par le passé). Mais cette saison, s’il n’y a pas 3 000 spectateurs pour voir jouer son « QRM » alors que ce dernier est en course pour la montée en Ligue 2 à mi-parcours, c’est que « les temps ont changé », que c’était « vrai il y a 10 ans » mais plus aujourd’hui.

Grosso modo, non seulement c’était vrai jusqu’au dépôt de bilan du FCR en 2013, mais en outre son affirmation selon laquelle « il y avait beaucoup plus de monde dans les stades de L1 et de L2 à l’époque » est tout à fait inexacte. Il suffit pour cela de consulter les chiffres publiés sur le site de la LFP : depuis 10 ans, les affluences en L2 sont sauf exception comprises entre 6 400 et 7 400 spectateurs de moyenne ; et pour ce qui est de la L1, entre 19 000 et 22 000 environ, sachant que les chiffres actuels sont relativement proches de ceux d’il y a 10 ans, un léger creux ayant été observé au tournant des années 2010.

Serait-ce pour anticiper un éventuel échec populaire même en cas de montée en L2 l’an prochain ? Nous rappelons qu’en 2003-2004, il y avait 6 000 spectateurs en moyenne pour venir voir jouer le FCR à Diochon, malgré une saison catastrophique en termes de résultats et une tribune d’Honneur en travaux pendant une grande partie de la saison (la moyenne sur l’ensemble des clubs étant de 6 600 spectateurs cette saison là, ce qui est donc parfaitement comparable avec les affluences actuelles) !

Pourtant, il n’y aurait que « 800 personnes qui boudent »  son projet d’après M.Mallet : mais où sont donc passées toutes les autres ?

Pas à Diochon le vendredi soir en tout cas : la plupart du temps, il n’y a en effet guère plus d’un millier de spectateurs pour voir jouer le « QRM » en National, et ce malgré la pluie d’invitations distribuées à chaque match – infiniment plus nombreuses que les entrées payantes !

Le nombre de personnes qui continuent à suivre le FCR – que ce soit au stade ou sur les réseaux sociaux (site officiel du club, forum des supporters, pages Facebook en lien avec le club, etc) – et qui ne se reconnaitront jamais dans le « QRM » est évidemment bien plus important que ne veut le faire croire le président quevillais. C’est d’ailleurs une constante chez ce dernier : dès qu’il s’agit des supporters rouennais, M.Mallet semble avoir quelques problèmes d’arithmétique, ce qui est plutôt curieux de la part de quelqu’un qui passe pour être rigoureux en la matière dès lors qu’il s’agit de gérer ses propres affaires…

En effet, il prétend qu’il y avait entre « 600 et 800 Rouennais » pour soutenir le FCR lors du match retour contre la B de l’USQRM en avril dernier : si on l’écoute, les supporters quevillais auraient donc été quasi majoritaires à Lozai ce jour là ! Cette affirmation est tellement ridicule qu’il n’est même pas nécessaire de s’étendre davantage sur le sujet…

Cette persistance à dévaloriser tout ce qui touche au FCR est assez étrange de la part de quelqu’un qui prétend avoir « toujours été supporter du FCR, sauf sous l’ère Darmon » : mais de là à dire que nous sommes surpris, nous n’irons pas jusque là…

Au passage, nous sommes ravis d’apprendre que Michel Mallet était là pour soutenir le club sous l’ère Granturco lors de la saison 2012-2013, même si ça ne s’est pas trop vu dans les travées de Diochon…

Pour conclure, les supporters du FCR ne sont pas les seuls à ne pas sembler être ébahis par ce merveilleux projet. En effet, le budget du « QRM » n’a que très peu augmenté par rapport à la saison dernière, malgré la montée en National : il est ainsi relativement proche de celui dont disposait l’USQ lorsqu’elle jouait à ce niveau il y a 5 ans. Certes, l’argent ne fait pas tout, mais comment se fait-il que le « QRM » n’ait pas réussi à avoir davantage de moyens cette saison alors que tous les voyants sportifs sont actuellement au vert et que la voie est libre avec un FCR 3 divisions au dessous ? Peut-être tout simplement parce que le « QRM » n’émerveille pas tant de monde que cela finalement…

Vive l’indépendance du FCR !

La Fédération des Culs Rouges.