Communiqué du 16 mars 2021

Chers Culs Rouges, chers Adhérents,

Comme convenu récemment, nous revenons vers vous pour vous donner de plus amples informations concernant les raisons qui nous ont poussés à faire certaines déclarations publiques quant à la situation financière et organisationnelle du FCR.

Sachez que nous avons œuvré en toute discrétion pendant des mois pour ramener la direction du club à la raison. Mais après avoir fortuitement pris connaissance du contenu du PV de la dernière audition du club à la DNCG en décembre dernier, nous avons estimé qu’il n’était plus possible de nous taire, non par ambition personnelle mais dans l’unique but de protéger l’institution FCR, avec une pensée particulière pour le staff et les joueurs de l’équipe première qui sont passés par toutes les émotions dernièrement et dont nous restons solidaires.

Parmi les nombreux griefs faits au club, la DNCG « rappelle l’importance de la construction budgétaire notamment dans le cadre de l’élaboration des comptes estimés, comptes qui ne doivent pas faire état de discordance significative avec les comptes définitifs. »
Or il est évident que sans la Covid et le chômage partiel qui va avec, les pertes estimées à 288 000 € auraient été largement supérieures…

Quant aux fonds propres (auxquels certains d’entre vous ont contribué directement, nous permettant collectivement de devenir actionnaires du club), ils sont estimés à 204 000 € au 30 juin 2021, ce qui signifie donc que près de 400 000 € se seront déjà volatilisés : mais en réalité, il n’est pas inenvisageable de penser que les 600 000 € apportés au capital puissent être engloutis, non pour réaliser de quelconques investissements afin de permettre au club de se constituer un patrimoine (comme cela nous avait été promis) mais uniquement pour palier une gestion défaillante…

Même si le club réussit finalement à s’en tirer à moindres frais « grâce » au contexte sanitaire, la DNCG ne sera pas dupe et ne manquera pas de lui signifier que sans la manne providentielle du chômage partiel, le dérapage budgétaire aurait été autrement plus conséquent encore ! La lecture du PV de la DNCG montre clairement que l’image du FCR est écornée auprès de cette instance (dont personne n’a oublié qu’elle a rétrogradé le club en DH il y a 8 ans à peine : elle non plus d’ailleurs n’a pas oublié nos errements passés…) et contient un grand nombre de mises en garde : non seulement elle rappelle à quel point il est impératif de présenter des comptes estimés vraisemblables, mais elle attire en outre l’attention du club sur le nécessaire « respect… de la législation fiscale et sociale » (sous peine de s’attirer une nouvelle fois les foudres de l’URSAFF) ainsi que sur la véracité des remboursements engagés au titre des frais de déplacements qui doivent correspondre à des frais « réellement engagés par [les] bénéficiaires ». Malheureusement, les éléments en notre possession ne sont pas de nature à nous rassurer en vue de la future audition du FCR auprès de la DNCG d’ici quelques mois…

La direction du club ne va pas manquer de dire qu’avant de donner des leçons, nous aurions pu au moins honorer en temps et en heure la 2ème tranche (soit 7 500 €) de la part que nous devons pour la dernière augmentation de capital de la SAS. Cette erreur nous est imputable il est vrai, et nous le reconnaissons bien volontiers : un quiproquo est à l’origine de ce retard, mais la situation sera régularisée d’ici la fin du mois. Sachez tout de même que lors des 3 appels de fonds précédents (12 500 € ; 12 500 € ; 7 500 €), nous avons toujours payé à la date prévue avec un chèque immédiatement encaissable contrairement à la plupart des autres actionnaires pour lesquels il a parfois fallu attendre des mois…

On pourrait aussi nous rétorquer qu’en livrant publiquement certaines informations, on risque de mettre en péril le club en s’attirant les foudres des organismes de contrôle (DNCG, URSAFF) ainsi que des pouvoirs publics (mairie de Rouen, Métropole).
Malheureusement, même sans notre intervention, la DNCG risque de ne pas apprécier du tout ce que le club va lui présenter lors de sa prochaine audition compte tenu des éléments évoqués précédemment ; et même sans notre intervention, il y a de fortes chances que l’URSAFF estime nécessaire de contrôler à nouveau le FCR à plus ou moins brève échéance (après un redressement de 96 000 €, c’est quasi inévitable).
Quant aux pouvoirs publics, ils n’ont pas eu besoin de nous non plus pour se rendre compte que la façon dont le club est géré est pour le moins lacunaire…Nous avons tenté à de nombreuses reprises d’obtenir des réponses précises à nos questions de la part de Fabrice Tardy : à ce jour, il n’a toujours pas daigné le faire et ce n’est certainement pas le communiqué qu’il a fait publier ce lundi qui change quoi que ce soit à cet état de fait …
Si nous avons porté le débat sur la place publique, c’est qu’il nous est apparu que c’était désormais le seul moyen de mettre un coup d’arrêt au cercle vicieux dans lequel le club s’est engagé à nouveau. Cette spirale infernale (comptes estimés en décalage complet avec la réalité, augmentations de capital annuelles pour combler les pertes, montages douteux pour compléter la rémunération des joueurs), nous la connaissons tous ; nous savons tous où elle va nous mener sans l’ombre d’un doute si personne n’y met le holà tant qu’il est encore temps.Nous ne pouvons nous résoudre à prendre le risque de voir une nouvelle fois le club déposer le bilan à plus ou moins brève échéance, d’autant que cette fois il est fort probable qu’il ne s’en relèverait pas.

PLUS JAMAIS 2013 !

Vive le FCR.
Le Conseil d’Administration de la Fédération des Culs Rouges