Communiqué : FCR club de la métropole

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C’est avec stupéfaction et une grande inquiétude que nous avons pris connaissance de l’article de Paris Normandie évoquant un projet d’entente au niveau de l’équipe première entre le FC Rouen et l’US Quevilly.
D’après nos informations, ce projet est bien réel et assez avancé dans l’esprit des collectivités locales et des directions des deux clubs.

Sommes-nous foncièrement opposés à un rapprochement entre les clubs de la Métropole ?
NON
Comme nous l’avons répété à de multiples reprises, nous ne sommes pas hostiles à la mise en place de synergies entre les clubs de l’agglomération notamment sur certaines sections de jeunes mais certainement pas au niveau des équipes premières qui constituent la vitrine des clubs.

Sommes-nous naïfs concernant les exigences économiques d’un club de football ?
NON
Nous sommes conscients des difficultés à rassembler des fonds pour faire vivre des clubs qui comptent de nombreuses sections et de nombreux licenciés surtout lorsque l’équipe fanion se trouve en CFA ou en DH.

Toutefois, il apparait clairement que ce rapprochement est davantage voulu par les décideurs économiques (collectivités et sponsors majeurs) que par les clubs eux-mêmes.
Le chantage aux subventions nous semble une manière assez malsaine de démarrer un projet de ce type…

Est-ce qu’une entente USQ-FCR a du sens ?
NON
Qu’on le veuille ou non, le FCR et l’USQ font partie du patrimoine du football local et national. Les exploits des canaris en coupe de France font de l’USQ (113 ans d’existence) le meilleur club amateur de l’histoire.
Quant au FCR et les 116 ans d’histoire de ses diables rouges, malgré 20 dernières années compliquées, il demeure assurément l’un des 25 meilleurs clubs français de l’histoire en termes de présence au niveau professionnel (25 saisons en L1, 36 en L2, 1 titre de champion en 1945), en Coupe de France (1 finale, 8 demi-finales, 11 quarts de finale), en Coupe d’Europe (1 1/8ème de finale de C3 contre Arsenal) ou de nombre d’internationaux (12 pour 75 sélections et 28 buts).
Par ailleurs, le FCR a toujours pu compter sur un soutien populaire considérable puisque qu’il a attiré plus de 6000 spectateurs de moyenne par match entre 1948 et 2014 !

Au delà de ces considérations historiques, patrimoniales et affectives, le projet nous semble farfelu et hautement incertain quant à l’atteinte de l’objectif recherché et ce pour plusieurs raisons :

1) Il n’y a aucun exemple connu de projet similaire de fusion ou d’entente entre 2 clubs avec des identités aussi fortes que le FCR et l’USQ.

2) Le seul exemple de fusion ayant débouché sur une accession et un maintien dans l’élite est Evian Thonon Gaillard mais le projet était avant tout porté par un énorme partenaire financier (Danone) et concernait des clubs n’ayant jamais connu l’élite ou les derniers tours de Coupe de France de surcroit avec un soutien populaire très limité…

3) Créer un grand club d’élite ne se décrète pas !
Même si nous ne doutons pas de la qualité des techniciens et éducateurs présents dans les deux clubs, rien ne garantit qu’un attelage aussi surprenant permette de se hisser jusqu’au niveau professionnel.
Le savoir-faire historique de l’USQ est de bien travailler avec des moyens limités, à un niveau amateur. C’est inscrit dans ses gènes.
Même en DH, le FCR bénéficie d’un pouvoir d’attraction unique et sa vocation est de retourner au niveau professionnel d’ici 6 à 7 ans.
D’autres grands clubs comme Reims, Brest, Angers ou Valenciennes ont connu une ou plusieurs descentes aux enfers avant de revenir à leur place naturelle s